18 Morts Chez Les Deux-roues En 2012 : Un Trop Lourd Tribut Sur La Route

[Rod]

L'article:

Une centaine de motards a participé hier à la journée de pilotage organisée par la préfecture.

 

"Le handicap, ce n'est pas seulement être en fauteuil roulant. C'est toute une vie qui bascule" : Marc Aissani prend ainsi la parole et le silence se fait dans la salle de réunion du circuit de Pau-Arnos. Face à l'ancien gendarme se trouvent des motards venus ce lundi participer à la journée de pilotage organisée par la préfecture des Pyrénées-Atlantiques.

 

Marc Aissani trouve les mots justes pour expliquer comment sa vie a basculé en 2005. Ce jour-là, le militaire n'est pas en service. Il circule à moto boulevard Barbanègre, à Pau. Il roule à 40 km/h quand une voiture déboîte devant lui. Pilote aguerri, Marc fait un freinage d'urgence. Mais la moto bascule. Le pilote tombe : "Je n'ai eu qu'une fracture. Une vertèbre cassée. Et c'est toute ma vie qui a été brisée".

 

Cloué dans un fauteuil roulant, Marc Aissani ne pourra plus monter à moto, ni porter l'uniforme. Réformé, l'ancien gendarme témoigne des difficultés pour se réinsérer. Il parle sans pudeur de sa longue rééducation, des amis qui s'en vont, de la vie de famille qui s'effrite. "Cela, il faut toujours l'avoir dans l'esprit quand on prend sa moto…"

 

Le capitaine Yves Faumont, commandant le peloton motorisé d'Artix, insiste sur la nécessité pour tous les motards d'être parfaitement équipés, d'être sans cesse concentrés pour anticiper - souvent les erreurs des autres usagers de la route. L'officier souffre lui aussi dans sa chair à cause d'un accident. Il était un motard expérimenté quand, en 2001, alors qu'il roulait sur le pont d'Aquitaine, à Bordeaux, il a fait une chute. Là encore, il ne roulait pas vite, mais cela a suffi à lui ôter l'usage d'un bras. Ces témoignages, qui accompagnent les conseils de ces professionnels de la sécurité, portent : "Nous faisons partie de la famille des motards ; nous parlons le même langage", résume Yves Faumont.

 

"Pas le droit à une seconde d'inattention"

 

Jean-Marc, 57 ans, approuve. Ce Palois roule avec un scooter de 650 cm2. Au mois de novembre, il a été victime d'un accident - le second en quelques années - au carrefour de la rue Faisans et de la rue Castetnau, à Pau : "Un automobiliste n'a pas respecté la priorité. J'ai pu l'éviter. Mais pas le second, qui m'a coupé la route". Jean-Marc s'en est tiré sans conséquences graves : "Cela souligne qu'un motard, et plus largement un usager de deux-roues, n'a pas droit à une seconde d'inattention. Je roule tous les jours en ville. Je peux en témoigner". S'il s'est inscrit à cette journée de pilotage, c'est pour "se perfectionner, notamment pour la maniabilité, la gestion des courbes ou le freinage d'urgence". Et pour "se remettre en confiance", aussi.

 

"Un motard doit apprendre toute sa vie"

 

Les risques liés à la vitesse, à l'alcool, au non-respect du code de la route, les motards venus hier à Arnos assurent les connaître. "Nous ne sommes pas des fous !", insiste Fabrice, 38 ans, dont 15 ans de moto (une Suzuki Bandit de 600 cm3). "Si nous sommes là, c'est parce qu'un motard doit apprendre toute sa vie : nous savons qu'en cas d'accident, nous pouvons le payer cash".

==> Deux roues : cinq tués depuis janvier

 

En 2012, le nombre des accidents (830) sur les routes des Pyrénées-Atlantiques a baissé de 12 % par rapport à 2011 mais le nombre de tués (47) a augmenté de 38,2 %. "L'an dernier, il y a eu 18 morts chez les deux-roues motorisés - 6 à scooter de moins de 50 cm3, 3 à scooter de plus de 50 cm3, 9 à moto de plus de 125 cm3 - représentant 38 % des tués, soit une augmentation de 125 % par rapport à 2011", précise la préfecture - le préfet Lionel Beffre s'est rendu hier soir sur le circuit : "Au niveau national, les deux-roues motorisés représentent 3 % du trafic mais constituent près du quart (24 %) des tués sur la route".

 

Sur ces 18 accidents mortels pour des pilotes de deux-roues en 2012, 13 ont eu lieu sur des départementales, 5 sur des voies communales. Dans près de 44 % la vitesse était en cause. Dans 6 cas (33 %) l'alcool était en cause, dans 5 cas (28 %) les stupéfiants et dans 2 cas l'équipement (un casque absent, l'autre mal attaché). Il peut y avoir plusieurs causes pour un même accident. 4 des victimes avaient entre 18 et 24 ans, 12 entre 25 et 59 ans, et 2 plus de 60 ans.

 

Entre le 1er janvier et le 31 mai 2013, il y a eu 259 accidents sur les routes de notre département (-3 %) : 11 personnes (dont 4 pour le seul mois de mai) y ont trouvé la mort (-15 %) dont 5 étaient des utilisateurs de deux-roues motorisés

 

Les réactions:

 

Tonio

11 Juin 2013, 18:30

 

Bonjour, Je me dois de réagir au titre en 1er page de l'édition du Mardi 11 juin "Sécurité : les motards révisent leur pilotage". J'exerce un métier depuis 28 ans qui malheureusement me fait cotoyer un grand nombre d'accidents de la route. Je constate 7 fois sur 10 que dans de nombreux accidents ou les 2 roues sont impliqués, LES AUTOMOBILISTES SONT EN CAUSE POUR LE NON RESPECT DU CODE DE LA ROUTE Je vous donne avec plaisir quelques exemples inadmissibles : Refus de priorité, Mauvaise évaluation de la distance, Fautes d'innatations, Oublie des clignotants, Téléphone portable, Etc.............................................. Dans beaucoup trop de cas, l'automobiliste mis en cause se défend en répliquant : "EXCUSEZ MOI, JE NE VOUS AI PAS VU". La mauvaise image des motards je ne l'accepte pas pour toutes les raisons citées ci-dessus. En conclusion nous ferions mieux de réprimander très sévèrement les automobilistes mis en cause dans chaque accident avec un 2 roues. Merci

 

rod

11 Juin 2013, 23:03

 

Bonsoir, je suis tout à fait d’accord avec la réaction de Tonio, j'ajoute que les quatre roues doivent, selon le code de la route, rouler à DROITE de la de la chaussée hors agglomération. Non pas se serrer à la vue d'un motard, c'est très dangereux si un cyclo ou un vélo circule dans le même sens. Manque de discipline et de civisme, irrespectueux. Appel de phare, merci.

[lpm34]

bon article qui presente de bon temoignages et des chiffres relativement precis pour une fois

[WillHO3]

Complètement d'accord aussi. J'ai été volontaire chez les pompiers pendant quelques années, je n'ai jamais ramassé de motard en tord. Les automobilistes s'autorisent un code de la route bien moins strict que celui que respectent en général les motards ; même si des libertés sont prises avec la vitesse ce qui nous est très largement reproché d'ailleurs ; mais a part ça ? Les motos ont des capacités d'accélération et de freinage différentes à celles des automobiles, ces excès quand les conditions le permettent existent aussi chez les automobilistes ; du coup ces même conditions se présentent plus souvent au motard.

Bref, sujet ayant déjà fait couler beaucoup d'encre ; et ce n'est pas près de changer !

[lpm34]

je suis d'accord avec toi sur le fait que ce sujet va faire couler bcp d'encre. par contre meme si par ton experience cela ne t'est jamais arrive, il y a des accidents ou les motards sont en cause. on ne peut pas le nier. mais il faut arreter de nous stygmatiser, tout comme il faut arreter de prendre les usagers de la route pour des vaches a lait... etc etc

[WillHO3]

Oui, en effet, c'est mon expérience qui a fait qu'en quatre ans je n'ai jamais eu affaire à un motard en tord. Je ne sous entendait pas que cela n'existait pas.

[Scytale]

C'est très bien comme évènement, ces témoignages.

 

Enfin, les automobilistes impliqués, ils deviennent quoi ? Ils témoignent un peu aussi ?...

[lpm34]

Oui, en effet, c'est mon expérience qui a fait qu'en quatre ans je n'ai jamais eu affaire à un motard en tord. Je ne sous entendait pas que cela n'existait pas.

 

je sais que tu ne le sous entendais pas car je te connais, mais qqn qui lisait tes mots sans te connaitre pouvait le comprendre ainsi et j'ai prefere le souligner