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Posté(e)

On ne vous le répétera jamais assez: le regard, le regard ! Mais où regarder ? Dans quelle direction, à quelle distance ? Que voir ? Comment tout voir sans rien regarder ?

Quelques indices…

 

Premier rappel en forme de paradoxe: ce sont vos yeux qui guident la moto et non vos bras !

Votre cerveau donnera l’information nécessaire à vos bras et au reste de votre corps, en fonction de ce que vos yeux auront communiqué. Si vous fixez l’obstacle à éviter, vous foncerez droit dessus plutôt que de l’éviter. Regardez donc là où vous voulez aller, vers l’issue, la sortie. Pas évident…

 

Exemples: à l’approche d’une courbe, fixez le point le plus éloigné ; dans le virage, portez votre regard sur un point fixe en sortie de courbe (arbre, poteau, …) ; si vous roulez derrière un autre véhicule (voiture ou moto), regardez devant lui. C’est particulièrement difficile quand on roule “à l’attaque” derrière une autre moto, il faut se forcer à ne pas regarder la bécane qui vous précède, mais le plus loin possible devant celle-ci, tout en l’intégrant dans votre champ de vision au cas où elle freine.

 

Que veut-on dire par “le plus loin possible” ?

Principe de base: adaptez votre vitesse à la portée de votre vue, à votre champ visuel.

 

Théorème pas trop dur: à une vitesse donnée, une certaine distance est nécessaire pour amener à l’arrêt complet un véhicule donné.

Si vous voulez éviter de percuter le sanglier qui traverse la route ou le motard qui vient de se ramasser juste de l’autre côté dun prochain virage en aveugle, votre vitesse doit se trouver limitée à la distance d’arrêt total nécessaire.

 

Alors, si vous savez (parce que vous l’avez mesuré) qu’il faut 140 mètres à votre moto pour s’arrêter quand vous roulez à 120 km/h sur route sèche et que vous ne pouvez voir à plus de 140 mètres, vous ne devez pas rouler à plus de 120 km/h.

 

Bon, ça c’est la théorie.

Dans le monde réel, il est rarement nécessaire de s’arrêter totalement, mais juste de freiner suffisamment pour descendre à 30-40 km/h. A ces vitesses, on arrive à manoeuvrer pour éviter un obstacle. Et au pire, si on chute, les conséquences seront minimes.

Certes, sauf que d’un autre côté, on ne compte pas le temps de réaction et d’action.

Vous savez qu’à 120, il faut 140 mètres pour vous arrêter, mais le temps que vous voyiez l’obstacle, qu’il soit analysé, que vous décidiez de freiner et que les plaquettes commencent à mordre le disque, il s’est écoulé entre une seconde et deux secondes. Pendant ce temps-là, la moto a continué à avancer, d’environ 35 mètres pour être précis. Et il vous fallait… 140 mètres ? Oups, il vous en reste 105…

Conclusion: rouler à 120 km/h nécessite d’avoir une vue dégagée sur les 175 prochains mètres minimum (pour un temps de réaction d’une seconde, ce qui suppose que vous êtes à 100% de concentration et de vigilance).

 

Autre différence entre la théorie et la réalité, c’est que nous n’avons pas tous le compas dans l’oeil. Qui peut vraiment évaluer d’instinct 75 mètres alors qu’il est en train de rouler à moto ?

Il s’agit alors de compter en temps et non en distance. Le bon vieux truc: prendre un point fixe au bord de la route et compter les secondes jusqu’à ce que l’on passe à sa hauteur. Ou compter les bandes de rive sur le bord de la chaussée (quand il y en a).

Vous devez (ou devriez) savoir comment ça marche, c’est dans le manuel d’apprentissage du permis moto (fiche n°13). Si vous ne l’avez plus sous la main, allez jeter un oeil sur Motostarter, les fiches sont en ligne.

 

En très gros, on peut estimer que la marge de sécurité selon la vitesse serait:

60-70 km/h = 4 secondes

80-90 km/h = 5 secondes

90-100 km/h = 6 secondes

120-130 km/h = 7 secondes

 

Ce sont des valeurs indicatives, à tester par vous-même.

Si vous sentez que c’est un peu juste, que vous vous faites des frayeurs, augmentez d’une seconde. Si vos réflexes sont affûtés et que vous savez effectuer un freinage d’urgence sans bloquer de roue, vous pouvez enlever une seconde.

 

L’important est que vous parveniez à jauger honnêtement votre portée de vue nécessaire en fonction de votre vitesse et que vous sachiez ralentir quand cette portée de vue diminue.

Autre enseignement, vous savez maintenant à quelle distance porter votre regard.

 

Votre vision n’est pas seulement déterminée par la portée visuelle (en mètres), mais aussi par le champ de vision (en degrés), qui varie selon la vitesse. Quand vous vous déplacez à pied, il est de presque 180 degrés, vous voyez la quasi-totalité du champ panoramique, devant vous et sur les côtés.

A moto, il se réduit déjà 100 degrés dès 40 km/h. A 70 km/h, il est de 75° et à 100 km/h de 45°, cela devient déjà critique. A 130 km/h, le regard fixe ne capte plus que 30 degrés du panorama et à 200 km/h, 5 degrés…

On parle bien là de “regard fixe”. Pour compenser la réduction du champ visuel, il va donc falloir déplacer les yeux (voire la tête) pour balayer l’ensemble du panorama.

 

C’est bien pour cela qu’on vous dit tout le temps de ne pas fixer, de garder le regard mobile.

Entraînez-vous à voir sans regarder et à ne regarder que ce qui peut représenter un danger pour votre équilibre.

Vos yeux ne doivent pas rester plus d’une seconde sur le même point. Ce point peut être mobile, ce n’est pas le problème. Il faut bouger les yeux, effectuer de constants allers-retours entre l’horizon visible, la distance de sécurité, le revêtement devant votre roue, le véhicule qui vous précède, vos rétroviseurs, un peu sur les côtés…

Vous êtes en moto, vous n’avez pas de carrosserie pour vous boucher la vue, profitez-en !

 

Pour exercer votre regard, pratiquez, forcez-vous à bouger vos yeux.

L’oeil humain est fait pour détecter le mouvement. Comme tous nos sens, il donne la priorité aux sensations de changement. Et cela nous arrange bien car la plupart du temps, c’est ce qui bouge qui constitue un danger potentiel. Un objet inerte ne représente un obstacle que s’il est au beau milieu de notre trajectoire. Par contre, ce qui bouge peut venir vous percuter.

Conclusion: ne regardez pas ce qui ne bouge pas. Concentrez votre vigilance sur les objets et personnes en mouvement.

Plus la vitesse est élevée, plus le nombre d’informations nécessaires à la conduite et relevées par le conducteur diminuent. Il faut donc apprendre à sélectionner les bonnes, celles qui sont importantes pour votre prise de décision.

 

Ne vous laissez pas piéger par ce qui peut attirer votre oeil, mais qui ne représente pas un danger: la publicité sur le bus, les jambes de la conductrice d’à côté ou le super beau mec sur le trottoir.

 

Quand vous roulez en campagne, entraînez-vous à regarder sur le côté tout en continuant à rouler droit. Et si vous avez un grand parking à proximité et des bouteilles d’eau, exercez-vous à tourner dans un carré (voir cet article), c’est excellent pour ne jamais fixer son regard.

 

Dans toute situation potentiellement dangereuse, dès que le champ visuel se réduit (en ville, de nuit, en forêt), redressez-vous, essayez d’embrasser le plus large champ possible.

 

Annexe

Pour évaluer votre distance d’arrêt, le mieux est de la mesurer précisément.

 

Désolé de vous faire faire un peu de maths, je n’aime pas ça non plus, mais vous trouverez l’équation exacte ici.

 

Rappel, les distances d’arrêt sont données pour une décélération de 7 mètres par seconde (norme OCDE), ce qui implique des pneus en bon état et des plaquettes de frein opérationnelles. Et le temps de réaction s’entend pour un conducteur en bonne santé, sans problème de vue, à jeûn, qui n’a absorbé ni alcool, ni drogue douce ou dure, ni médicaments, ni repas pantagruélique. Hé ouais…

 

Un petit jeu pour tester votre temps de réaction.

Le même principe, mais en anglais et vous pouvez cliquer n’importe où dans le carré noir.

Attention, ce n’est pas complètement représentatif: vous êtes ici prévenu, en situation de vigilance maximale, et vous n’avez à faire qu’une action simple et sans risque (cliquer sur une souris).

Effectuer un freinage d’urgence en moto sur une route au milieu de la circulation s’avère un poil plus complexe…

 

 

 

 

 

 

 

Source : Passion Moto GT

Posté(e)

bravo maître Luc , toujours bien ce petit rappel...

je n'ai qu'une chose à rajouter : surveillez le rétroviseur avant gauche du véhicule que vous avez devant vous où lorsque vous remontez une file de voiture . ça permet de voir si le chauffeur du véhicule devant vous vous a vu . Perso , je ne remonte jamais une file de voiture sans me servir de ça

Posté(e)

tu as bien raison, excellent conseil

  • 5 years later...
Posté(e)

up pour celui la aussi...

Posté(e)

c'est clair... en meme tps j'ai deja essaye avec des roues carrees, mais c'est vachement moins bien qd meme !!

Posté(e)

Ah... parce que tu appelles ca rouler ? Looool

Posté(e)

Ca c est clair !!! Lol

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