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Triumph 1050 Speed Triple / Ducati 1100 Monster


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Face à face à l'européenne : le nouveau Monster défie la Speed Triple !

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Depuis le milieu des années 90, Ducati Monster et Triumph Speed Triple marient avec brio une forte identité visuelle à un moteur gros comme ça ! Un essai comparatif entre le nouveau 1100 rital et le dernier millésime du 3-pattes anglais s'imposait...

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Deux roues, un guidon... et un gros moteur !

La Speed Triple "victime"

de son succĂšs...

Prenez deux des roadsters parmi les plus crapuleux de leur catĂ©gorie, une journĂ©e ensoleillĂ©e, des petits virages Ă  gogo et deux essayeurs Moto-Net.Com, avec le couteau entre les dents et la banane d'une oreille Ă  l'autre. MĂ©langez le tout, et vous obtenez l'un des comparos les plus attendus de l'annĂ©e par la rĂ©dac' du Journal moto du net ! HĂ©las, deux petites frappes ont copieusement gĂąchĂ© la fĂȘte en nous piquant la Speed Triple en moins de temps qu'il n'en faut pour l'Ă©crire... Avec un culot insensĂ© - les motos se trouvaient Ă  moins de dix mĂštres ! - et un banal tournevis, ces deux petits c... ont interrompu notre duel plus tĂŽt que prĂ©vu, vous privant du mĂȘme coup de plusieurs photos et de quelques mesures... RĂ©active, la police de Reims (51) a fort heureusement retrouvĂ©e la Speed le soir mĂȘme, certes un poil amochĂ©e mais en un seul morceau... Encore une fois, sorry, messieurs de Triumph France...

 

A l'origine du gros roadster sportif en 1993, le Monster est l'oeuvre de Miguel Galluzzi : à l'époque, "il Mostro" fait rentrer au chausse-pied le moteur de la sportive 851 dans un cadre - treillis tubulaire bien sûr ! - chipé à la 900 SS. Rigide, épurée au maximum et demandant une sacrée poigne pour en tirer toute la quintessence, la plus célÚbre des motos du constructeur de Borgo Panigale défriche alors une voie inconnue jusque-là.

 

La recette a naturellement suscité immédiatement de nombreux coups de coeur, soulignant avec maestria que l'essentiel de la moto peut se résumer en trois points fondamentaux : une gueule ravageuse, une partie cycle saine et joueuse et un moteur vivant pourvoyeur de - grosses - sensations !

 

Oubliez les aspects pratiques, les bonnes maniÚres et le confort : le roadster Ducat' s'en balance depuis maintenant 16 ans et malgré une refonte totale en 2009 (lire Moto-Net.Com du 29 septembre 2008), la philosophie reste intacte et le mythe préservé...

 

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Un patrimoine riche et parsemĂ© de coups de pied au cul que la Rouge partage avec une autre europĂ©enne, elle aussi parmi les prĂ©curseurs du genre : la Triumph Speed Triple et son dĂ©lectable trois-cylindres ! ColĂ©e Ă  l'aspi de l'italienne depuis 1994, l'anglaise vise le mĂȘme segment que sa rivale : le roadster sportif, sans compromis mais tellement jouissif !

 

Reprenant Ă  l'Ă©poque le moteur de 885 cc, le chĂąssis, les roues, la suspension et les freins de la Daytona 900, l'usine Ă  sensations d'Hinckley ne donne pas dans la demi mesure ou le consensus mou : la bĂȘte est faite pour l'arsouille et n'a de cesse de se bonifier au fil des ans, tout en conservant sa ligne ravageuse et dĂ©pouillĂ©e. EssayĂ©e par nos soins lors de sa profonde refonte de 2005 (lire Moto-Net.Com du 21 avril 2005), la Speed Trip' semblait alors au sommet de son art et ne pĂȘchait que par quelques dĂ©tails, comme une place passager "spĂ©ciale divorce" et un total mĂ©pris pour le confort.

 

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RĂ©actifs, les ingĂ©nieurs anglais ont peaufinĂ© leur bĂ©bĂ© en 2008, mais le trois-pattes conserve bien entendu cet aspect compact et ramassĂ© sur lui-mĂȘme, largement mis en valeur par la magnifique teinte noire de notre moto d'essai ! Quelques menus changements esthĂ©tiques attirent l'attention, comme les Ă©copes de radiateur et les jantes redessinĂ©es, le guidon en aluminium conique, les boucliers thermiques en inox poli recouvrant les nouveaux Ă©chappements Ă  section ovale, le feu arriĂšre et le support de plaque affinĂ©s, tout comme le nouveau dessin de la boucle arriĂšre qui amĂ©liore - un peu - le sort du passager...

 

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CĂŽtĂ© moteur, Triumph a reconduit son fameux trois-cylindres en l'Ă©tat : cubant 1050 cc, il dĂ©veloppe 132 ch (106 en France) et 105 Nm de couple Ă  7 500 tr/mn. Rien de tel pour tracter avec conviction les 189 kg Ă  sec de la moto ! Le cadre tubulaire en alu ultra rigide - alliĂ© Ă  des suspensions Showa rĂ©glables - conserve les mĂȘmes mensurations compactes (23,5° d'angle de chasse et 1429 mm d'empattement, soit des valeurs proches d'une sportive !), mais adopte dĂ©sormais des Ă©triers radiaux Brembo qui pincent des disques flottants de 320 mm. Bien finie, l'anglaise ne fait aucune faute de goĂ»t, hormis quelques soudures du cadre qui participent cependant Ă  son aspect brut de fonderie !

 

A ses cĂŽtĂ©s, la Ducati 1100 Monster suit du coin de l'oeil cet examen minutieux avec une lĂ©gĂšre pointe d'angoisse... La Speed Triple place en effet la barre trĂšs haut en termes de finition, un aspect sur lequel l'italienne a souvent fait preuve de nĂ©gligence... Colliers Rizlans fixant Ă  mĂȘme le cadre treillis des cĂąbles moches, rĂ©seau Ă©lectrique mal - voire pas du tout - camouflĂ© : la saga Monster a frĂ©quemment attirĂ© les foudres des esthĂštes !

 

Conservant le célÚbre bicylindre en L refroidi par air à quatre soupapes à commande Desmodromique, le 1100 Monster sort 95 ch et 103 Nm de couple à 6000 tr/mn. Son look s'inspire trÚs largement du M 696 (lire notre Essai Moto-Net.Com du 14 novembre 2008) et le 1100 incarne désormais le sommet de la gamme Monster : les plus sportifs devront se tourner vers la bestiale Streetfighter qui remplace la série S4 (lire Moto-Net.Com du 6 novembre 2008) !

 

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Les Italiens ont profitĂ© de la grosse mutation de leur best seller pour soigner les dĂ©tails : trĂšs sexy dans sa robe grise que souligne - avec plus ou moins de bonheur selon les goĂ»ts - la teinte rouge vif du cĂ©lĂšbre cadre en acier, la Ducat' fait tourner les tĂȘtes et affiche une trĂšs belle qualitĂ© de rĂ©alisation. Les jantes en alliage sont magnifiques Ă  regarder, tout comme l'impressionnante fourche de 43 mm et les Ă©triers Brembo Ă  fixation radiale ! Seule une oxydation marquĂ©e de l'Ă©chappement et du ressort de frein arriĂšre, ainsi que quelques inesthĂ©tiques fiches Ă©lectriques apparentes, ont suscitĂ© notre courroux !

 

Comme sur la cadette 696, on retrouve un réservoir trÚs fin à sa base - 15 litres seulement ! - et recouvert de deux parties en plastique : moins noble pour les puristes, cette composition permet cependant de limiter le prix de la casse et de personnaliser sa monture grùce à l'inédite campagne Monster Art et les treize choix de coloris proposés par le configurateur Colour Therapy sur www.monster.ducati.com !

 

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Contrairement à la Speed Triple, la 1100 Monster se dote d'un court saut de vent qui abrite un compteur complet et entiÚrement digital : actionnable par le commodo gauche, il regroupe un trip total, l'heure, un ampÚremÚtre, un compte-tours, la température moteur, la vitesse, un shift light et les témoins usuels.

 

Lisible bien que peu intuitive au début, la planche de bord italienne rivalise d'informations avec celle de la Speed Triple : inchangé par rapport au précédent modÚle, le tableau de bord de la Triumph offre un magnifique compte-tours analogique et deux cadrans numériques. Si la vitesse - défilant sous le compte-tours - manque de lisibilité en roulant et que la manipulation des petits boutons n'est pas toujours des plus évidentes avec des gants, la quantité de fonctions délivrées par les cadrans donne le tournis !

 

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On trouve ainsi pĂȘle-mĂȘle un totalisateur, un pratique trip journalier, un shift light (passant du vert au rouge lorsqu'on atteint le rĂ©gime dĂ©sirĂ©), une jauge de tempĂ©rature moteur, un trip de vitesse moyenne et maximum, la consommation moyenne et instantanĂ©e, le kilomĂ©trage avant le prochain plein d'essence et une horloge ! Largement de quoi s'occuper en patientant au feu rouge, tout en maugrĂ©ant contre l'absence de warning, le rayon de braquage bien trop consĂ©quent, la selle aussi haute (815 mm) que ferme et cette satanĂ©e bĂ©quille placĂ©e sous le sĂ©lecteur !

 

De son cĂŽtĂ©, la Ducati se marre en faisant profiter son pilote de son extrĂȘme finesse qui permet de poser aisĂ©ment les deux pieds au sol, malgrĂ© une hauteur de selle de 810 mm ! Pourtant, en ville, la 1100 Monster n'a pas de quoi pavoiser : son embrayage hydraulique est un poil dur, les warnings sont aux abonnĂ©s absents et le bĂ©quillage est tout aussi dĂ©licat...

 

En outre, si son rayon de braquage est légÚrement inférieur à celui de l'anglaise, les rétros chiadés de la Ducati raccrochent ceux des voitures, tandis que le bi renùcle en dessous de 3 000 tr/mn. Sans parler de l'ensemble Brembo qui manque de vous faire perdre l'avant au moindre freinage réflexe sur une surface un peu traßtre, tant son mordant se montre excessif en début de course !

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Tempérament de feu contre patate à tous les étages... Bien installé sur la Speed, les pieds légÚrement pliés vers l'arriÚre et le buste bien droit, l'épreuve de la ville permet déjà de mettre le doigt sur d'importantes différences entre les deux motos

 

Ronronnant comme une vieille GT de Rallye, le trois-pattes Triumph reprend sans hoqueter dÚs 2 000 tr/mn en quatriÚme. La douceur de la boßte, alliée à la progressivité et à l'efficacité du freinage, permettent de tourner autour de la Ducati qui demande de garder la seconde à 50 km/h et qui brûle le haut de la cuisse gauche - par l'intermédiaire du bùti arriÚre - dans les bouchons !

 

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Plus accueillant que par le passé, le 1100 Monster pùtit d'une selle qui dirige naturellement vos parties les plus intimes sur le réservoir, et d'une position un poil recourbée des poignées : pratique à l'attaque - la Ducat' n'est pas peu fiÚre de ses origines sportives -, mais un poil éprouvant dans les trajets du quotidien. LégÚre comme une plume (avec ses 169 kg à sec, la Rouge colle 20 kg à la Speed !), la moto vibre juste ce qu'il faut pour la rendre attachante et vire prestement à basse et moyenne vitesse, sans jamais donner l'impression de "tomber" de l'avant, comme cela se ressent parfois avec des roadsters à géométrie radicale.

 

Pleine comme un oeuf dÚs 4 000 tr/mn, la Ducat' revient rapidement dans les courts silencieux de la Speed Triple une fois sortie d'agglomération : à ce régime, le sixiÚme rapport emmÚne l'équipage à 125 km/h et il est nécessaire de rester en 4Úme pour bénéficier de solides reprises à 90 km/h sur les petites routes ! Une fois assimilé ce mode d'emploi, le Monster balance alors toute sa fougue au visage du pilote, au propre comme au figuré !

 

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Car la motorisation ritale pousse l'enfer et colle le guidon dans les dents à chaque franche accélération en seconde ! Bénéficiant de trois premiers rapports trÚs courts, la Ducati laisse sur place la Triple... qui revient grùce à l'allonge fantastique de son trois-cylindres ! Le tout dans une sonorité à faire mettre immédiatement la clé sous la porte à n'importe quelle marque de silencieux adaptables !

 

Onctueuse de 2 000 Ă  5 000 tr/mn, la mĂ©canique britannique s'emballe passĂ© ce cap et dĂ©livre alors une copieuse et continue poussĂ©e jusqu'Ă  8 000 tr/mn, rĂ©gime oĂč le bridage français coupe net cet incroyable Ă©lan... Ă  prĂšs de 2 000 tours du rupteur ! Presque 30 purs sangs (132 ch Ă  9 250 tr/mn) restent ainsi Ă  l'Ă©curie dans les tours... au grand bonheur de la Ducati qui voyait dĂ©jĂ  la Speed s'Ă©loigner irrĂ©mĂ©diablement, malgrĂ© toute la bonne volontĂ© - et c'est peu de le dire ! - de ses 95 ch !

 

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Car si les deux pistons de la Ducati s'emballent avec la frĂ©nĂ©sie de deux ados Ă  la sortie du lycĂ©e, la rĂ©jouissante poussĂ©e s'arrĂȘte brutalement Ă  8 000 tr/mn, dans la sonoritĂ© dĂ©sagrĂ©able du bi amenĂ© au rupteur... Non pas qu'Ă  Moto-Net.Com, le respect de la mĂ©canique ne soit qu'une vague notion - bien au contraire -, mais Ă  partir des mi-rĂ©gimes, l'envolĂ©e mĂ©canique est tellement vive et dĂ©nuĂ©e de temps morts qu'il est difficile de ne pas ĂȘtre frustrĂ© et surpris par son arrĂȘt brutal !

 

DĂšs lors, il convient d'user au bon moment de la boĂźte de vitesse - prĂ©cise et ferme - pour relancer une fois encore ce formidable manĂšge Ă  sensations... Sauf que devant, la Speed Triple n'a pas attendue sa rivale ! MalgrĂ© son bridage, le trois-pattes possĂšde une plage de rĂ©gime bien plus Ă©tendue, doublĂ©e d'une patate peut-ĂȘtre moins dĂ©monstrative mais bigrement efficace : si les deux motos attrapent facilement plus de 220 km/h, seule la Triumph continue ensuite Ă  monter jusqu'Ă  un bon 230 km/h !

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Deux boules de nerfs qui demandent du doigté ! speed-triple-ducati-24.jpg

 

Si la santĂ© des deux moulins autorise ce genre de fantaisies, le manque de protection et les grands guidons - sans parler des radars... - ont tĂŽt fait de nous ramener Ă  la raison. MalgrĂ© son petit saut de vent, la Ducati martyrise les lombaires dĂšs 140 km/h et la sentence est bien entendu la mĂȘme - voire pire ! - sur la Triumph, qui cumule l'absence du petit appendice Ă  une position plus droite - donc plus exposĂ©e - et un guidon plus Ă©cartĂ©.

 

Joueuse et agile malgrĂ© le surpoids consenti Ă  sa rivale du jour - surtout perceptible lors des manoeuvres Ă  l'arrĂȘt -, la Speed Triple accueille les virolos avec la mĂȘme dĂ©lectation que la Ducati. Pensez donc : avec deux motos avec un couple de camion, des suspats de qualitĂ© et des parties cycles rigides tournĂ©es vers le sport, forcĂ©ment l'arsouille Ă©tait au rendez-vous !

 

Envoûté par la mélodie du trois-cylindres et ses crépitements à la décélération, le conducteur de la Triumph profite pleinement de la position bien droite pour aborder les courbes en toute décontraction : la Speed autorise des prises de frein trÚs tardives, bien aidée en cela par un dispositif Brembo puissant et progressif et un large guidon qui permet de bien contrÎler la moto lors de l'inscription en courbe.

 

Revers de la médaille : si le pilote profite de la largeur mesurée du trois-pattes pour bien enserrer le réservoir de 18 litres, la position bras écartés ne favorise pas les déplacements sur la moto lors des changements d'angle éclairs, d'autant que la moindre crispation sur le guidon en sortie de courbe peut engendrer un léger flou de l'avant. Difficile en effet de juguler les toniques accélérations du 1050 cc malgré l'excellente - mais ferme - combinaison fourche et mono-amortisseur Showa !

 

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Incroyablement rigide, l'anglaise absorbe les transferts de masse comme qui rigole et son trÚs esthétique mono-bras oscillant passe efficacement la puissance au sol. Aucune courbe ne paraßt assez vicieuse pour la décontenancer et la moto parvient à garder un flegme propre au plus célÚbre espion britannique du cinéma (son nom est Bond, James Bond !) à l'approche d'une épingle en dévers, ou de ce droit, juste devant, là, qui se referme sévÚre !

 

Demandant plus d'expérience pour aller vite dans les petits virages serrés, la Ducati met son pilote à la peine, surtout en sortie : la chasse de 24 °, le poids plume et les accélérations dantesques du Monster 1100 provoquent des délestements importants du train avant, un phénomÚne nettement moins marqué sur la Triple qui en profite pour filer... à l'anglaise, naturellement !

 

Pourtant, l'italienne se targue de possĂ©der un chĂąssis dont le dĂ©veloppement a Ă©tĂ© confiĂ© au service Ducati Corse et qui utilise des tubes d’une Ă©paisseur et d’un diamĂštre identiques Ă  ceux utilisĂ©s lors de la conception de la 1098 R. Soit peu ou proue la meule avec laquelle Ducati domine le mondial Superbike depuis deux saisons...

 

De fait, ce chĂąssis n'est jamais pris en dĂ©faut et offre mĂȘme un feeling moins pointu et plus "communiquant" que bien des prĂ©cĂ©dentes versions. Mais la rĂ©ponse moteur est trop dĂ©licate Ă  gĂ©rer - comparativement Ă  la Speed Triple -, que ce soit en sortie d'Ă©pingle ou de courbe lente. En outre, la brutalitĂ© en dĂ©but de course du systĂšme de freinage Brembo du "Mostro" n'arrange pas ses affaires !

 

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Sans doute "mal rĂŽdĂ©es, voire glacĂ©es" d'aprĂšs Ducati France, les quatre plaquettes - actionnĂ©es par des pistons radiaux - pincent les deux disques flottants de 320 mm avec une vigueur immĂ©diate et difficilement gĂ©rable Ă  allure rĂ©duite. Or Ă  haute vitesse, la poignĂ©e n'offre pas cette mĂȘme consistance passĂ©e la moitiĂ© de sa garde, et demande Ă  ĂȘtre tirĂ©e avec plus de vigueur que la Speed pour obtenir le mĂȘme rĂ©sultat. Autant dire que la Triumph n'a aucun mal Ă  prendre l'ascendant sur la Ducati au freinage...

 

Mais la Speed devra veiller à avoir le "Triumph" modeste : dÚs que les serpentins de la route s'ouvrent légÚrement, le Monster sort ses griffes et fait valoir l'expérience italienne de la compétition ! Plus à l'aise pour bouger avec la moto - grùce aux poignées légÚrement inclinées et à la compacité du bi -, le pilote profite alors du chùssis exceptionnel de la Ducati et surtout de son accord de suspensions de haute volée.

 

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Car - et il s'agit sans doute là de la plus nette rupture avec les précédentes versions -, la fourche Showa et le mono-amortisseur Sachs de la 1100 sont à la fois efficaces et... confortables ! Certes, le mot est à prendre avec des pincettes et la notion est relative dans la catégorie des roadsters sportifs, mais la Ducat' tolÚre bien plus que la Speed, sans rien concéder sur le plan dynamique. Forza !

 

La fourche travaille ainsi parfaitement en hydraulique et pousse à toujours rentrer plus vite en courbe, malgré les deux ou trois petites imperfections de la chaussée qui contraignent la Speed Triple à rendre un peu de gaz. Rigide comme une planche de teck, l'anglaise est un pur régal sur un billard mais souffre - sans parler du conducteur ! - lorsque la route se fripe. Rien de dangereux, mais quelques réactions parasites sÚchement remontées au guidon en cas de bosselage enjoignent à plus de retenue qu'avec l'étonnante Ducati !

 

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CatapultĂ© par le couple du bi en quatriĂšme, dans le grondement caverneux - bien qu'un poil trop discret - des deux silencieux, les vitesses de passage dans de longues courbes commencent Ă  devenir franchement dĂ©raisonnables... Et pourtant, le Monster semble Ă  des annĂ©es lumiĂšres de ses limites, bien aidĂ© en cela par une garde au sol gĂ©nĂ©reuse et une remise des gaz finement dosable ! S'extraire des virages poignĂ©e dans le coin, les cuisses bien calĂ©es contre le rĂ©servoir, le buste lĂ©gĂšrement penchĂ© en avant et dĂ©calĂ© vers l'intĂ©rieur de la courbe provoque pratiquement les mĂȘmes sensations qu'avec les sportives de la firme de Bologne !

 

Tout aussi efficace et stable Ă  haute vitesse, la Speed Triple suit le rythme sans peiner... tant que le revĂȘtement ne chahute pas trop ses suspensions ! A l'aise pour la bagarre, la Triumph fait en plus profiter son pilote d'un frein arriĂšre bien plus exploitable que celui de sa rivale transalpine - toujours utile pour corriger une trajectoire optimiste ! - et d'un frein moteur beaucoup moins sensible qu'avec le gros bicylindre de 1078 cc, qui demande de l'attention lors de rĂ©trogradages un peu secs !

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Droit au but : deux chasseuses sur les mĂȘmes terres... Machines Ă  sensations - voire machines sensationnelles -, la Ducati 1100 Monster et la Triumph Speed Triple cultivent toutes deux cette aptitude Ă  faire vibrer. Trapues et dotĂ©es d'un moteur qui semble vouloir sortir d'un chĂąssis digne d'une Hypersport, ces deux motos attisent la convoitise de nombreux motards - sans parler de celle des malfrats... - qui se dĂ©lectent Ă  l'avance de leurs facultĂ©s Ă  donner la banane Ă  la premiĂšre accĂ©lĂ©ration, au moindre pĂ©taradement de leur Ă©chappement et Ă  toutes ces promesses de virages avalĂ©s tambour battants !

 

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A l'heure du bilan, c'est enfoncer une porte ouverte que de rĂ©pĂ©ter que la motorisation Triumph se prĂȘte avec une bonne volontĂ© rĂ©jouissante Ă  ce genre d'exercice : souple sans ĂȘtre fade et puissant sans se montrer caractĂ©riel, le trois-pattes est sans aucun doute le meilleur compromis entre l'allonge d'un 4-en-ligne et la patate d'un bi !

 

Ceci étant, les aficionados du twin n'auront aucun remord à craquer pour l'ivresse des montées en régimes du Monster 1100 : bien plus fréquentable qu'auparavant, le dernier gros monstre de chez Borgo Panigale n'a cependant rien perdu de son aura et délivre toujours son lot de sensations, que 16 ans de carriÚre commerciale n'ont - heureusement - pas aseptisé !

 

En dĂ©finitive, nos deux machines chassent sur les mĂȘmes terres mais pas avec les mĂȘmes armes : la Triumph est certainement plus vivable au quotidien - hormis la sĂ©cheresse de ses suspensions - grĂące Ă  sa motorisation plus "Ă©lastique" et Ă  la douceur de ses commandes. Cependant, son bruit rauque et sa rigiditĂ© de chĂąssis appellent constamment aux excĂšs... De son cĂŽtĂ©, la Ducati apparaĂźt plus confortable - pour la catĂ©gorie - mais son bicylindre demande plus de doigtĂ© en ville et pousse sans doute plus fort, mais moins longtemps.

 

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Et ne comptez pas sur les aspects pratiques pour les dĂ©partager : malgrĂ© la refonte de sa boucle arriĂšre, ĂȘtre passager d'un Speed - et d'un Monster - doit rester une expĂ©rience occasionnelle... Enfin, les deux motos font l'impasse sur les warnings et la jauge Ă  essence : droit au but, on vous dit ! Heureusement pour elle, la Ducati dispose cependant d'une clĂ© codĂ©e qui peut rĂ©frĂ©ner quelques mauvaises intentions (lire notre encadrĂ© en premiĂšre page)...

 

Reste le budget : la Ducati s'Ă©change Ă  300 € de moins que la Triumph (11 200 € contre 11 500 €) et s'est montrĂ©e moins gourmande sur l'ensemble de notre essai (5,5 l aux 100 km en moyenne contre 6,4 l pour la Triumph, qui n'a cependant bĂ©nĂ©ficiĂ© que d'une seule mesure de conso grĂące Ă  l'inoubliable accueil dont elle fut victime dĂšs son arrivĂ©e sur Reims). De toute façon, sur des motos aussi passionnelles, la question du prix est-elle vraiment primordiale ? Rien n'est moins sĂ»r...

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Fiche technique Triumph 1050 Speed Triple Moteur

  • Type : Trois cylindres 12 soupapes Ă  double arbre Ă  cames en tĂȘte, Ă  refroidissement liquide.
  • CylindrĂ©e : 1050cc
  • AlĂ©sage / Course : 79.0 x 71.4 mm
  • Compression : 12.0 :1
  • Alimentation : Injection Ă©lectronique sĂ©quentielle multipoint
  • Echappement : 3 en 1 en 2, silencieux haut en inox avec catalyseurs
  • Allumage : Digital de type Ă  induction
  • Puissance maximum (*) : 106 ch Ă  9250 tr/mn (132 ch en version libre)
  • Couple maximum : 105 Nm Ă  7500 tr/mn
  • (*) Mesure au vilebrequin Ă  la norme DIN 70020
Transmission
  • Primaire : Pignons
  • Finale : Par chaĂźne Ă  joints toriques type en X
  • Embrayage : Multi-disques Ă  bain d’huile
  • Boite de vitesses : 6-rapports
  • DiamĂštre des papillons : 46.0 mm
  • Rapports de boĂźtes :
    • 1Ăšre : 2.733:1 (15/41)
    • 2Ăšme : 1.947:1 (19/37)
    • 3Ăšme : 1.545:1 (22/34)
    • 4Ăšme : 1.292:1 (24/31)
    • 5Ăšme : 1.154:1 (26/30)
    • 6Ăšme : 1.074:1 (27/29)
  • Rapport final de transmission : 2.333:1 (18/42)
  • Contenance d’huile : 3,5 litres
Partie cycle
  • Cadre : Tubulaire en alliage d’aluminium
  • Bras oscillant : Monobras en alliage d’aluminium, avec rĂ©glage de la tension de chaĂźne par excentrique
  • Roue AV : Alliage lĂ©ger Ă  multiple bĂątons 17 x 3,5
  • Roue AR : Alliage lĂ©ger Ă  multiple bĂątons 17 x 5,5
  • Pneu AV : 120/70 ZR 17, Dunlop Qualifier II ou Metzeler Sportec M3
  • Pneu AR : 180/55 ZR 17 Dunlop Qualifier II ou Metzeler Sportec M3
  • Suspension AV : Showa - Fourche inversĂ©e de 45 mm, rĂ©glable en compression, dĂ©tente et prĂ©contrainte. Course de 120mm
  • Suspension AR : Showa - CombinĂ© unique avec rĂ©glage en dĂ©tente et prĂ©contrainte. Course de 141mm
  • Frein AV : Double disques flottants de 320 mm avec Ă©triers Brembo quatre pistons Ă  montage radial
  • Frein AR : Simple disque de 220 mm avec Ă©trier double pistons Nissin
  • Instrumentations / Fonctions : Indicateur de vitesse Ă  LCD + compte-tours analogique, ordinateur de bord
Dimensions
  • Longueur : 2115 mm
  • Largeur aux guidons : 780 mm
  • Hauteur : 1250 mm
  • Hauteur de selle : 815 mm
  • Empattement : 1429 mm
  • Chasse : 23.5 Âș/84mm
  • Poids (Ă  sec) : 189 kg
  • CapacitĂ© du rĂ©servoir : 18 litres
Informations commerciales
  • Coloris : Jet Black, Fusion White, Blazing Orange, Matt Black
  • Garantie : 2 ans, kilomĂ©trage illimitĂ©
  • Prix : 11 500 € TTC
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Fiche technique Ducati 1100 Monster Moteur

  • Type : Bicylindre en L, distribution Desmodromique, deux soupapes par cylindres, refroissement par air
  • CylindrĂ©e : 1078 cc
  • AlĂ©sage*course : 98x71.5mm
  • Compression : 10.7:1
  • Puissance : 69,8 kW - 95 ch Ă  7.500 tr/mn
  • Couple : 103 Nm - 10.5 mKg Ă  6.000 tr/mn
  • Alimentation : Injection Ă©lectronique Siemens, corps papillons de 45 mm
  • Échappement : Deux silencieux en aluminium
  • Homologation : Euro 3
  • BoĂźte de vitesse : Six rapports
  • Embrayage : Multidisques Ă  sec Ă  commande hydraulique
Partie cycle
  • ChĂąssis tubulaire en acier
  • Empattement : 1450 mm
  • Angle de chasse : 24°
  • Suspension AV : Fourche Showa (Ölhins sur la 1100 S) de 43 mm de diamĂštre, complĂštement rĂ©glable. DĂ©battement 130 mm
  • Suspension AR : Mono-amortisseur Sachs (Ölhins sur la S), rĂ©glable en prĂ©contrainte et en dĂ©tente dĂ©battement : 148 mm
  • Pneu AV : 120/70 ZR17 (Bridgestone BT 016)
  • Pneu AR : 180/55 ZR17 (Bridgestone BT 016)
  • Frein AV : Deux disques de 320 mm, Ă©triers radiaux quatre pistons Brembo
  • Frein AR : Disque de 245 mm, Ă©trier Ă  deux pistons
  • CapacitĂ© du rĂ©servoir d'essence : 15 l (dont 3,5 l de rĂ©serve)
  • Poids Ă  sec : 169 kg
  • Hauteur de selle : 810 mm
  • Longueur maxi : 2121 mm
Informations commerciales
  • Prix : 11 200 €
  • Garantie : deux ans piĂšces et main d'oeuvre.
  • Coloris : disponible avec le rĂ©servoir gris, rouge ou noir brillant, le chĂąssis rouge ou noir mat et les jantes grises, ou argentĂ©es
Source : Motonet
Posté(e)

Merci beaucoup Luc pour le comparatif et je vais .......CRAQUER !!!!!!

 

Elles sont trop belles toutes les 2, mais dans mon coeur il n'y a que les italiennes :Sourire42: en plus chez Triumph ils ne font pas de motos avec une hauteur de selle raisonnable (pour moi) :D

Posté(e)

oui mais il font du trois pattes... et ca c'est magnifique...

 

allez craque !!

Posté(e)

tu as tout compris

Posté(e)

oh hein... il va se calmer l'allemand ? loooooooooooooooooooooooooooool

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