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Rouler En Groupe Et En Sécurité


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La camaraderie motarde (à moins que ce soit l'instinct grégaire) encourage à se déplacer en groupe, ne serait-ce que pour le plaisir de rouler entre copains et de partager ses impressions à la pause. Un exercice qui peut se révéler dangereux si l'on ne respecte pas quelques règles de prudence.

 

En groupe, c'est-à-dire à partir de deux motos, deux principes fondamentaux sont à respecter en toutes circonstances: garder une visibilité aussi bonne que si vous rouliez seul et pouvoir effectuer un freinage brutal sans gêner la moto qui vous suit.

 

La solution : adopter une formation en quinconce (dite aussi "en damier") avec une distance de sécurité importante entre chaque moto, à moduler selon le type de route empruntée et la vitesse.

Le fait que chaque moto soit décalée latéralement par rapport à celle qui la précède permet à chacun de se déporter en cas d'obstacle sans risquer de collision, tout en dégageant un espace à la fois suffisant pour voir loin et s'arrêter en cas de nécessité, mais assez réduit pour empêcher qu'une voiture vienne s'insérer devant vous. Pas facile à gérer…

 

Adopter une formation adaptée

La distance que vous garderez devant vous, l'espace nécessaire pour pouvoir vous arrêter complètement sans dévier de votre route et sans percuter un obstacle, devra être calculée (deux secondes) par rapport à la moto qui vous précède, celle qui est décalée, pas celle qui roule devant du même côté que vous. Un peu comme si la moto qui vous précède était une voiture bien large.

 

Si tout le monde respecte ce principe, vous pourrez brièvement changer de côté de voie de circulation pour éviter un obstacle, et ce sans limiter le champ de vision du copain qui vous suit. Bien sûr, évitez les changements incessants, c'est agaçant pour ceux qui suivent.

 

En cas de freinage d'urgence, tout le monde devra veiller à ne pas dévier de son côté. Celui qui vous suit sera peut-être surpris et il aura besoin de tout l'espace nécessaire. En changeant de position, vous risqueriez de vous faire percuter par l'arrière et d'aller tous les deux au tas.

 

Cette formation en quinconce, adoptée par tous les groupes soucieux de leur sécurité, ne peut se pratiquer que sur des routes suffisamment larges et droites. Sur petite route viroleuse, la file indienne s'impose, avec des distances de sécurité encore allongées.

A moins de disposer d'un groupe aguerri capable de maintenir le quinconce en virage, il est préférable de passer tous les virages en file indienne, puis de reformer le quinconce à la sortie.

 

Respecter les marges de sécurité

 

Autre règle de conduite en groupe: personne ne vient rouler à la hauteur d'un autre motard. En cas de modification de la trajectoire dans un virage, l'autre moto n'aurait pas de marge de manœuvre.

 

Une autre règle sur le même principe consiste à ne pas doubler, sauf en cas de nécessité et en prévenant (par des appels de phares répétés ou un petit coup de klaxon) pour ne pas surprendre le motard qui ne s'attend pas à vous voir près de lui.

 

Il est très important pour la sécurité du groupe de ne pas se surprendre les uns les autres. Rouler en groupe engendre déjà un stress (donc une fatigue) dû au surcroît de vigilance. Inutile de l'augmenter encore en exécutant des manoeuvres intempestives !

Informez clairement les motards qui vous entourent de vos intentions, surtout si vous changez de position ou de direction. Usez et abusez des clignotants, tournez la tête, vérifiez vos angles morts, faites signe de la main… Et effectuez toutes vos manoeuvres en douceur, en gardant la possibilité de vous raviser si besoin.

 

Un groupe ne possède pas plus de droits qu'un motard solo !

Même en cas de manifestation déclarée et/ou autorisée, même avec un service d'ordre, vous n'avez normalement pas le droit de perturber la circulation. Dans les faits, il est souvent préférable pour la sécurité de chacun que le groupe conserve sa cohésion, donc de franchir les intersections tous ensemble, en bloquant le carrefour si nécessaire.

Mais dans ce cas, pensez à vous signaler et surtout à remercier les autres usagers qui s'arrêtent en leur expliquant la situation. S'il y en a un qui est vraiment pressé ou qui s'énerve, interrompez le cortège et laissez-le passer. Il vaut mieux que ce soit fait avec calme et prévoyance plutôt que de risquer le voir forcer le passage.

 

Autre point important: rouler en groupe n'autorise pas des manoeuvres plus inconsidérées qu'en individuel, au contraire. Ce n'est pas parce que le motard qui vous précède vient d'effectuer une manoeuvre que vous devez aveuglément la reproduire. L'environnement d'une moto évolue rapidement. Gardez votre propre analyse de la situation en fonction de vos moyens et de vos envies.

 

Savoir dialoguer

 

Il est utile de convenir de signes de communication, soit sous forme de gestes, soit en utilisant les phares ou l'avertisseur sonore. On peut employer des gestes manuels pour indiquer un obstacle sur la route (de la main ou du pied), signifier qu'il faut faire demi-tour (cercles au-dessus de la tête), qu'on souhaite inverser la position avec le motard qui vous précède, qu'on veut se laisser dépasser, entraîner quelqu'un derrière soi quand on dépasse et qu'on sait qu'il peut suivre sans danger alors qu'il manque de visibilité, signaler à quelqu'un qu'il a oublié de mettre son phare (poing fermé et ouvert plusieurs fois), de ralentir (main à plat de bas en haut), qu'on n'a presque plus d'essence (pouce désignant le réservoir), etc.

Lire l'article "Le code des signes des motards".

 

En dernière extrémité, il peut s'avérer indispensable que deux membres du groupe viennent rouler à côté l'un de l'autre pour échanger quelques mots sans s'arrêter. Ce qui impose de rouler assez près pour s'entendre, donc à vitesse réduite, sans se cogner, tout en continuant à regarder la route.

 

Pensez aux autres !

 

Une moto, c'est parfois impressionnant, surtout pour ceux qui n'y sont pas habitués. Alors imaginez une meute de dix bécanes ou plus qui leur déboulent dessus…

 

Evitez les grands coups de gaz, bannissez les rupteurs et les « burns ». Quand le groupe s'arrête dans un endroit fréquenté, surtout en ville, chacun doit couper son moteur au plus vite et enlever son casque. Le bruit agresse les gens et ne pas voir votre visage les inquiète, c'est atavique.

Quand vous redémarrez, les riverains apprécieront que vous ne donniez pas de coups d'accélérateur et ne laissiez pas vos moteurs chauffer pendant des plombes.

 

Se déplacer en groupe à moto peut se révéler dangereux sans le respect quelques règles de prudence et si l'on ne connaît pas les habitudes de conduite des autres. L'important est de s'organiser et de dialoguer avant le départ.

 

Cet article est le deuxième d'une série de quatre.

Pour lire les autres articles, voyez les liens en bas de page.

 

L'objectif d'un groupe de motards est triple. D'abord rouler en sécurité, sans risquer l'accident entre les membres du groupe. Ensuite, ne perdre personne entre le départ et l'arrivée (ça peut arriver en cours de route, l'important est de récupérer tout le monde au final). Enfin, remplir les deux premiers objectifs en conservant une moyenne à peine inférieure à celle qu'on aurait en roulant seul. Mais plus le groupe est important, plus les risques de ne pas remplir ces objectifs grandissent.

 

Un petit groupe de trois à cinq motos (le nombre idéal) de même type ou de même catégorie, conduites par des motards possédant à peu près le même niveau d'expérience, risque bien moins de soucis qu'une meute de plus de dix machines hétérogènes.

 

Il faut toujours garder à l'esprit que dans un groupe, toutes les motos ne roulent pas à la même vitesse en même temps. A cause des distances de sécurité et du temps de réaction, un groupe de motos obéit au principe de l'élastique. Quand le premier accélère, le dernier accélérera un peu plus tard. Du coup, il devra accélérer plus fort pour rattraper son retard. Et du coup, il devra freiner plus fort si la tête de groupe ralentit. Plus le groupe est gros, plus le différentiel est important.

 

Pour un groupe de plus de cinq motos, la tête de groupe devra alors s'attacher à conduire très souple, sans grosse accélération ni freinage brutal, pour réduire cet effet "élastique". A l'entrée en agglomération par exemple, il faut décélérer dès qu'on voit le panneau pour que tout le monde entre en ville bien groupé et en respectant la limitation. A la sortie, on accélère doucement après avoir passé le panneau de sortie (et pas dès qu'on le voit), une fois que tout le monde est sorti de l'agglomération.

A chaque fois que le différentiel de vitesse entre la tête et la queue de groupe augmente, un espace se crée et le risque augmente qu'une voiture vienne s'intercaler dans le groupe, ce qui gêne la visibilité.

 

Se mettre au diapason

 

Un autre danger qui guette bon nombre de sorties en groupe, c'est l'hétérogénéité des attentes sur le rythme de conduite. Quelles que soient l'expérience et la compétence des motards présents, il importe avant tout de se mettre d'accord avant le départ.

 

En cas de désaccord, mieux vaut se répartir en plusieurs groupes (voir encadré « Gérer plusieurs groupes ») que de risquer de perdre une moto ou d'obliger certains à rouler au-dessus de leurs moyens. Mettez votre orgueil et vos affinités personnelles dans votre poche, choisissez ceux avec qui vous vous sentez en sécurité, même s'ils ne sont pas vos potes d'enfance ! Il est hors de question de mettre en danger votre vie et celle des autres en roulant "au dessus de vos pompes".

 

Il faut donc savoir s'adapter. Si le groupe comprend un(e) grand(e) débutant(e), terrifié(e) de faire sa première sortie en groupe, le mieux est de l'encadrer de deux motards plus expérimentés. Le premier devra lui éclaircir la route sans le semer et surtout l'aider pour les dépassements en veillant à ce que le débutant puisse déboîter et le suivre sans prendre le moindre risque. Dans le même temps, le second motard d'escorte devra veiller à ce qu'aucune voiture ne vienne s'intercaler et rouler trop près du débutant. Lors des dépassements, le suiveur déboîtera avant le débutant pour que celui-ci soit certain d'être couvert et n'ait pas à contrôler ses arrières.

 

S'il y a plusieurs débutants, intercaler des motards expérimentés tous les deux débutants pour éviter que l'un de ces derniers n'entraîne les autres dans une éventuelle erreur. En cas de gros groupe avec de nombreux débutants, et dans la mesure du possible, il est recommandé d'éclater le groupe en petits groupes de cinq motos, avec deux débutants dans chaque, en deuxième et quatrième positions.

 

Intégrer les débutants

 

Dans un souci d'homogénéité, pour éviter que le groupe ne s'étale sur des kilomètres, les motards les plus rapides devront s'aligner sur le rythme du plus lent. Celui qui conduit la moto la moins puissante, qui possède le moins d'expérience ou qui porte les bagages pour tout le monde viendra toujours se mettre en deuxième position.

 

Quelle que soit la situation, personne ne devra le dépasser, sauf éventuellement sur certaines parties du trajet qui peuvent être réservées au défoulement, voire à l'arsouille. La place de deuxième devra aussi revenir au compagnon de route occasionnel, à un motard expérimenté mais qui ne connait pas les habitudes du groupe déjà constitué, etc. Les motos dotées d'une remorque et les side-cars devront aussi figurer plutôt en tête de groupe, au plus près du rythme de l'ouvreur, pour des raisons d'efficacité moindre de freinage (poids plus important).

 

Les autres membres du groupe s'échelonneront ensuite en quinconce (décalés gauche-droite), jusqu'au dernier. La règle usuelle est que personne ne change de place, que chacun reprenne exactement sa place dans le cortège après les arrêts et/ou les éventuels moments d'arsouille. Surtout pour les gros groupes et en cas de présence de débutants. Mais cela doit se discuter avant le départ.

Pour les petits groupes de moins de cinq bécanes ou pour ceux qui ont l'habitude de rouler ensemble, une plus grande souplesse est de mise, pourvu que l'on se garde tout le temps en visuel ou qu'on convienne de s'attendre aux changements de direction.

 

La bonne recette

 

Une sortie en groupe réussie, c'est parfois une affaire de bon panachage ! Il faut veiller à équilibrer les types de motos, les niveaux d'expérience de la conduite en groupe (qui n'est pas toujours pareil que l'expérience en solo) et les désirs de chacun. Mais aussi les particularités et difficultés.

 

Ainsi, s'il se trouve des motos avec des clignos ou des phares non homologués, trop petits, ou avec des ampoules grillées, elles devront se placer en milieu de groupe. Mais pas les unes derrière les autres, au risque de rendre invisible un changement de direction à la queue du groupe.

 

Le cas échéant, veillez à répartir les ressources dans les différents groupes: les éventuels secouristes, les doués en mécanique, les détenteurs de GPS, les téléphones portables…

 

Point particulier: si le groupe compte un membre susceptible de pouvoir "arrondir les angles" avec les forces de l'ordre (gendarme, policier, douanier, magistrat, avocat, élu, militaire…), il devra de préférence se placer à l'avant-dernière place du groupe. Il pourra ainsi voir si quelqu'un se fait interpeller et s'arrêter pour aller discuter.

 

Savoir gérer plusieurs groupes

 

Votre groupe compte plus de 10 motos ? Il vaut mieux le scinder en pelotons de 4-5 motos.

Si ceux-ci doivent se suivre à la même vitesse, ménagez un intervalle de 10 à 30 secondes. A partir de 4 groupes, laisser au moins un kilomètre d'intervalle, plutôt deux. Le risque est grand en effet que l'un des groupes soit ralenti à un moment. Par ailleurs, cela évite le syndrôme "équipée sauvage" de la part d'autres usagers de la route qui pourraient être soit effrayés, soit énervés de rencontrer un grand nombre de motards en peu de temps.

 

Si plusieurs groupes se suivent à des vitesses différentes (genre "le groupe des rapides", des "moyens" et des "lents"), faites partir les "rapides" devant et les "lents" en dernier, avec un intervalle de dix à quinze minutes entre chaque groupe. Si les lents partent en premier, il y a fort à parier qu'ils se feront rattraper. Et rien n'est pire pour la sécurité que deux groupes qui se mélangent !

 

A l'inverse, pour éviter que les rapides ne prennent une heure d'avance, il pourra être utile de définir quelques points de rassemblement où tout le monde se retrouvera avant de repartir en bon ordre. Ces regroupements devront se faire dans des espaces dégagés, assez grands pour que tout le monde puisse se stationner, et protégés de la circulation.

 

 

 

 

Quand on se déplace en groupe à moto, on essaie avant tout de ne pas se perdre les uns les autres et de faire attention à ses compagnons. Sans aller jusqu'à un encadrement militaire, un minimum d'organisation s'avère nécessaire !

 

Cet article est le troisième volet d'une série de quatre.

Pour lire les autres, voir en bas de page.

 

Quelle que soit la taille de votre groupe (même s'il ne compte que deux ou trois motos), il est fondamental de regarder souvent dans ses rétroviseurs pour vérifier que la moto qui vous suit est toujours là. Si vous n'êtes pas trop manchot, vous devriez même pouvoir surveiller les deux motos qui vous suivent, une dans le rétro de gauche et l'autre dans celui de droite. Pour la plupart des balades en petit comité, cette vigilance de base suffit.

 

Les choses se corsent quand il s'agit de faire se déplacer un groupe de 10, 20, 50 motos et plus…

Dans un gros groupe, il suffit qu'un seul ne fasse pas attention pour que la tête de groupe poursuive son chemin pendant des dizaines de kilomètres avant de s'apercevoir qu'il manque du monde.

Dans ce cas, deux solutions possibles. Soit un des motards de queue fonce pour alerter la tête de groupe, en espérant que lui-même n'ait pas ni ne provoque d'accident. Soit on recourt à la technologie moderne avec un système d'intercom de moto à moto ou de talkie-walkie. Pratique mais cher, et utilisable seulement à portée limitée, voire très limitée en cas de relief montagneux. Reste bien sûr le téléphone portable, mais il faut capter un réseau et que votre interlocuteur entende la sonnerie et puisse décrocher…

 

Un squelette pour le groupe

 

C'est pourquoi il est conseillé de s'organiser avant le départ en identifiant clairement ceux qui auront pour tâche d'encadrer le déplacement de la colonne. Un groupe de motards, c'est comme un grand corps, il lui faut un squelette ! Soit un ouvreur, un fermeur, et des "voltigeurs" éventuels. Tout ce petit monde prendra soin d'échanger leurs numéros de portables pour se contacter en cas de souci. En cas de découpage en plusieurs groupes, les ouvreurs et fermeurs de chaque groupe doivent disposer des numéros de l'ouvreur du premier groupe et du fermeur du dernier groupe.

 

Le meneur de jeu

 

L'ouvreur, c'est celui qui ouvre la route. Appelé aussi meneur ou chef de file, il devra être le plus expérimenté du groupe, capable à la fois de suivre l'itinéraire, de l'indiquer aux suivants, de surveiller à la fois le trafic, l'environnement et les motos qui le suivent. Pas facile… Il devra également gérer les arrêts du groupe à des endroits suffisamment vastes et protégés, sans gêner les autres usagers, sans risquer qu'une des motos se fasse accrocher.

 

Dans le même ordre d'idée, en cas d'erreur de routage, il devra se monter vigilant sur l'endroit où faire demi-tour. Ce qui se fait facilement seul peut se révéler beaucoup plus long et dangereux pour une bande de 15 bécanes !

 

Pour ces raisons, il est préférable qu'il connaisse déjà le trajet emprunté. Il devra aussi savoir conduire d'une seule main car sa main gauche sera souvent nécessaire pour signaler au groupe ses instructions.

Pas la peine d'avoir une moto puissante car il devra conduire en souplesse. En revanche, la moto de l'ouvreur doit disposer de moyens de signalisation (clignotants, phares, klaxon) bien visibles et en parfait état. Pas question de mettre en tête ou en queue une bécane avec des clignotants "goutte d'eau" ou une antiquité au phare anémique !

 

En général, l'ouvreur se positionne près de la bande médiane de sa voie de circulation pour que les voitures arrivant en face s'écartent bien sur leur droite et ne viennent pas percuter une des motos suiveuses. Il pourra mieux anticiper les dépassements. Mais ce n'est pas une obligation, certains préfèrent se positionner au milieu. Eviter par contre de se mettre à droite, cela risque de perturber le quinconce lors des changements de voie ou de direction.

 

De même, l'ouvreur roule souvent un peu en avant du groupe, de façon à se donner le temps d'avertir les autres en toute sécurité.

 

Le serre-file, celui qui conclut

 

Le rôle du serre-file (appelé aussi fermeur, balayeur ou moto-balai) est aussi important que l'ouvreur et réclame tout autant – voire davantage – d'expérience et de capacité de vigilance, en plus de celle de rouler vite et freiner fort car il subit les contrecoups de l'effet de l'élastique (ou de l'accordéon, lire la 2e partie).

 

Il devra disposer d'une moto puissante (si possible équipée de feux de détresse, ou "warnings") pour pouvoir au besoin remonter le groupe et alerter le meneur en cas d'urgence. Si la route ne permet pas de le faire sans risque (sur route étroite par exemple), le mieux est de s'arrêter en klaxonnant jusqu'à ce que le motard précédent s'arrête à son tour en alertant celui de devant, et ainsi de suite jusqu'à ce que toute la colonne soit stoppée.

 

Règle absolue: personne ne doit jamais se trouver derrière le fermeur !

 

Dans l'idéal, l'ouvreur doit pouvoir apercevoir le fermeur, au moins de temps en temps, pour s'assurer que tout le monde suit bien.

Il est donc recommandé que tous deux portent un gilet fluo ou un élément distinctif, afin de se reconnaître facilement. Rien n'est plus difficile que d'identifier le fermeur parmi une masse de motards tous habillés en noir ! Et dans le rétro, il n'est pas évident de reconnaître une moto qui apparaît toute petite au loin. Alors que la tache jaune ou orange fluo se voit tout de suite. Bien évidemment, ces gilets réfléchissants sont encore plus indispensables en cas de route de nuit, cette fois pour la sécurité de tout le groupe.

 

Soyez responsables les uns des autres

 

Si vous participez à un trajet organisé, respectez le travail des organisateurs. Prenez le road-book, lisez-le au moins une fois et si vous ne le mettez pas dans votre lecteur de cartes, conservez-le à l'abri. On ne sait jamais.

 

Dans l'idéal, chaque participant aura un minimum vérifié sa moto (notamment la pression de pneus et le niveau d'huile moteur), consulté la météo, prévu une tenue de pluie et/ou des vêtements chauds si nécessaire, emporté des ampoules de rechange et une bombe anti-crevaison…

 

Gardez à l'esprit que la gestion d'un groupe (constituer les groupes, présenter l'itinéraire, expliquer les règles de sécurité, sans compter les éternels retardataires et les pépins possibles) prend beaucoup plus de temps qu'une virée en solo. Alors arrivez un peu à l'avance et faites le plein de carburant au préalable !

 

Un bon compagnon de route est celui qui saura regarder ailleurs que là où va sa moto tout en faisant en sorte qu'elle y aille. Il faut pouvoir rouler en surveillant quasiment en permanence celui qui vous précède (ne pas lui rentrer dedans) et celui qui vous suit (ne pas le perdre de vue).

 

Il est donc d'autant plus vital d'être au maximum de sa vigilance et de le rester.

En groupe, la tentation du verre de l'amitié et du petit gueuleton entre potes est encore plus grande… Sachez y résister.

 

 

 

 

Dans les grands groupes ou les groupes très hétérogènes, il est parfois difficile de se garder en visuel tout au long du trajet. Il convient alors de définir une technique d'orientation sans visibilité et de savoir gérer les moments délicats : dépassement, traversée d'agglomération, arrêts et départs…

 

Cet article est la quatrième et dernier d'une série.

Pour lire les autres, voir en bas de page.

 

On recense deux principales techniques pour les changements de direction en groupe.

 

Première technique: le système en D ou "à tiroirs".

A chaque carrefour ou changement de direction, la moto en position deux s'arrête pour indiquer la route aux suivants. Elle repart quand le fermeur arrive et vient se positionner en avant-dernier. L'ouvreur et le fermeur conservent leur place en permanence, mais le positionnement tourne à l'intérieur du groupe. Cela permet également de s'assurer que personne n'est perdu.

Cela fonctionne plutôt pour les groupes homogènes. En effet, un débutant placé en avant-dernier risque de se trouver "largué" à cause de l'effet élastique, il aura du mal à recoller au groupe et les écarts entre la tête et la queue de peloton risquent de se creuser.

 

Seconde technique: le TDSRP (tout droit sur route principale).

L'idée est qu'on continue tout droit sur la route la plus importante (la plus large). S'il doit y avoir un un changement de direction, chacun attend le motard suivant avant de repartir dans la bonne direction. A charge pour ce motard de s'arrêter pour attendre le suivant, et ainsi de suite jusqu'au fermeur. En cas de doute, il suffit de s'arrêter: ne vous voyant pas arriver, le motard précédent fera demi-tour pour venir vous chercher.

Ce système est efficace pour des groupes hétérogènes car il permet à chacun de rouler à sa main et de conserver sa position dans le groupe. Mais en cas de problème (panne, erreur d'aiguillage), il fera perdre beaucoup de temps.

 

Dans tous les cas, ces consignes sont à définir collectivement et à expliquer très clairement avant le départ. Assurez-vous que tout le monde les a bien reçues et comprises, il y a toujours un petit malin qui était parti pisser dans un coin discret pendant l'explication…

Toujours avant le départ, s'assurer que tout le monde connaît le lieu d'arrivée et les étapes éventuelles. Hors de question qu'il y en ait un qui dise: "pas de souci, je vous suis" ! S'il se paume, il aura l'air fin.

 

Rouler et dépasser en groupe sur voies rapides

 

Sur les chaussées à plusieurs voies, il est préférable que tout le groupe se conduise comme un seul et même véhicule.

 

A l'entrée sur la voie rapide, accélérez franchement pour laisser de la place aux autres derrière vous, le groupe s'organisera tranquillement une fois que tout le monde se sera calé sur la vitesse de l'ouvreur.

 

Pour doubler un véhicule ou un groupe de véhicules, procédure en quatre temps:

 

  • l'ouvreur indique sa manoeuvre de dépassement,
  • le fermeur déboîte pour couvrir tout le monde (après avoir contrôlé ses rétros et son angle mort),
  • l'ouvreur déboîte après avoir vérifié qu'il a bien le champ libre,
  • puis tout le groupe déboîte et double comme un seul homme.
En plus, c'est beau et ça en jette !

Idem pour se rabattre, l'ouvreur devra s'assurer que le groupe dispose de la place nécessaire pour changer de voie d'un bloc.

 

Cette procédure est adaptée pour des groupes assez réduits (moins de dix motos) et disciplinés, et à condition que le trafic environnant soit assez léger pour laisser de longs intervalles.

 

En cas de trafic chargé, il est préférable de dépasser "en chenille", l'un après l'autre (voir ci-dessous), en conservant toujours la formation en quinconce.

 

Dépasser sur routes secondaires

 

Sur les routes secondaires à une seule voie de circulation dans le même sens, lorsqu'il s'agit de doubler un – et plus encore plusieurs véhicule(s) – plus lent(s) que le groupe, mieux vaut le faire un par un.

 

Deux procédés sont à distinguer en fonction du trafic.

 

En cas de circulation dense

Il s'agit de passer chaque véhicule un par un par groupe de deux motos.

 

Après avoir doublé, la première moto se positionne bien à droite de la chaussée et poursuit son accélération pendant quelques secondes pour ménager de l'espace au suivant. Si ce n'est pas possible, elle doit reporter la manoeuvre et attendre jusqu'à pouvoir l'effectuer en sécurité pour elle, celle qui précède et celle qui suit.

Une fois le dépassement effectué par les deux motos, elles "croisent". La première qui était à droite passe à gauche de la voie pour préparer le dépassement suivant et la seconde passe de gauche à droite. Et ainsi de suite…

 

Gardez à l'esprit que le motard qui vous précède peut décider d'annuler sa manoeuvre de dépassement. Jusqu'à ce qu'il ait complètement doublé, laissez-lui la place de revenir derrière le véhicule de devant, ne collez pas ce dernier.

 

Laissez la moto précédente finir sa manoeuvre de dépassement avant d'entamer la vôtre. Assurez-vous surtout de disposer d'un espace suffisant entre la moto précédente et le véhicule que vous dépassez: s'il y a un freinage devant juste après que vous vous soyez rabattu, ce serait dommage de vous faire écrabouiller par la voiture ou le camion…

 

De cette façon, les motards en position impaire (un, trois, cinq…) doublent tous en même temps, puis ceux en position paire (deux, quatre, six…).

 

Cette manière de faire prend certes du temps car chaque motard ne double qu'une fois sur deux, mais elle est plus sûre que si chacun doit "faire son trou" derrière des voitures qui freinent pour laisser la place au motard de devant.

 

En cas de trafic léger

Si le motard qui double estime qu'il est seul à pouvoir doubler et qu'il ne faut pas le suivre, il reste à droite de la file de gauche, afin de pouvoir se rabattre plus rapidement une fois son dépassement terminé. Le motard suivant n'entamera pas son dépassement à la suite, faute de visibilité.

 

Par contre, s'il n'y a rien en face, le premier motard qui dépasse se décalera complètement à gauche, ce qui permet au motard suivant d'obtenir une visibilité totale sur ce qui arrive en face.

 

Circuler en ville en groupe

 

En ville, la conduite de groupe est encore plus compliquée.

 

Si vous roulez en quinconce avec de larges espaces, tout le monde pourra redémarrer en même temps aux stops et aux feux verts. Mais le groupe prendra plus de place et court le risque de se faire couper en deux par un feu rouge ou une voiture qui s'intercale.

 

Si vous roulez en formation serrée (jamais à côté les uns des autres), le groupe sera plus cohérent, mais il y aura forcément des espaces qui se formeront au démarrage. Rouler serré en ville suppose une faible vitesse et une grande vigilance, on se fatigue donc plus vite.

 

Une solution peut être la conduite "en élastique", à vitesse variable. Vitesse plus élevée, donc distances plus grandes sur les portions plus rapides, entre les feux. Et vitesse réduite à distance rapprochée à l'approche des feux. Facile pour la tête de groupe, plus dur à gérer pour ceux en queue de groupe qui doivent bourriner pour passer les feux à l'orange… A réserver aux petites villes.

 

Mais dans tous les cas, l'ouvreur devra veiller à ce que le groupe reste… groupé !

Ralentir en arrivant aux intersections, démarrer doucement, accélérer très progressivement.

S'il y a des traînards, mieux vaut s'arrêter, même au feu vert, et permettre un regroupement.

 

Les arrêts (et les départs)

 

Ce sont des moments délicats à gérer.

C'est souvent là que le groupe se désorganise, il y en a toujours un qui n'est pas prêt en même temps que les autres, ou certains qui partent sans veiller à reprendre leur place dans le groupe.

Il est vital de se stationner de façon groupée à un endroit qui le permette, bien dégagé, éloigné du flot de circulation (pour pouvoir descendre des motos à l'abri des voitures et se parler distinctement), avec une bonne visibilité pour pouvoir repartir sans risque.

Afin de ne pas se gêner mutuellement et de retrouver tout de suite l'ordonnancement du groupe, il est préférable de se stationner dans l'ordre d'arrivée et d'attendre que tout le monde soit prêt avant de démarrer.

 

Se suivre sur longs trajets

 

Il s'agit de ne pas se laisser hypnotiser par la moto qui vous précède. A la longue, surtout sur autoroute et plus encore par visibilité réduite (de nuit ou sous la pluie), vous vous apercevrez que vous fixez le feu arrière de la moto devant vous. En fait, vous ne regardez plus que ça. Alors que le danger potentiel se trouve franchement plus loin, non ?

 

Arsouiller en groupe

 

En conduite rapide en virages (genre en montagne), on a facilement tendance à copier ses trajectoires sur la moto qu'on suit. On la regarde parce qu'elle est un obstacle, l'obstacle le plus proche et le plus dangereux, imprévisible. Et du coup, on ne pose pas bien son regard en virage, on n'anticipe plus comme quand on roule seul.

Il faut parvenir à voir la moto de devant sans la regarder, à l'englober dans son champ de vision sans la fixer.

 

Toutes ces techniques s'apprennent. C'est en roulant en groupe que vous améliorerez votre conduite en groupe.

A l'évidence, il est préférable de commencer "petit", avec des groupes de trois à cinq motos, avant de maîtriser suffisamment pour être ouvreur ou fermeur d'un gang de 20 motos.

 

S'entraîner à rouler serré

 

Un exercice d'entraînement efficace est celui dit de "la rame", employé dans les écoles de police et gendarmerie motocylistes.

 

Il consiste à rouler en formation serrée en groupe de deux à dix motos à très faible distance les unes des autres, chacun se concentrant exclusivement sur celui qui le précède. Cela réclame une cohésion et une confiance maximale.

 

Pour les motards civils, il est possible de s'entraîner sur le même principe, mais par deux, si possible avec des machines de même type.

 

Le motard le plus expérimenté prend la tête et doit en permanence s'attacher à rester sur sa demi-voie de circulation, proche de la ligne médiane, à vitesse stabilisée. L'ailier vient se placer à sa droite, d'abord à deux mètres en arrière, puis un mètre, 50 centimètres… Mais sans jamais arriver à sa hauteur, il faut toujours laisser la place de bouger en latéral. Le nez de la roue avant de l'ailier ne doit jamais dépasser le bout de la roue arrière du leader.

 

Avec le temps, vous apprendrez à calquer votre conduite sur votre leader, à le garder au bord de votre champ de vision tout en regardant loin devant, à anticiper ses réactions. Intervertissez les rôles régulièrement. Le but est de conserver en permanence le même intervalle, ne pas se laisser surprendre, se coller sans se gêner.

 

Attention, cet exercice demande une grande concentration et fatigue très vite !

N'augmentez la difficulté que très progressivement, commencez sur des voies rapides bien droites, puis des départementales dégagées, toujours avec une conduite coulée, souple. L'exercice atteint sa difficulté et son efficacité maximale en montagne et sur petites routes à virages.

Il est très dangereux à appliquer en ville et à plus de deux motos.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Source : ici

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waw c'est tous un truc coméme je vien de lire ce poste et je voi que c'est pas juste des personne qui sort juste comça plain de truc a respecté franchement sa rassure grave ça, en voi la mentalité du forum de quoi é faite et c du solide apré (je c'est pas si tous ça et respecté sur la route^^)

de toute façon moi je trouve ça super bien et rassurant

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le but de ce forum est de sortir entre amis ou de faire connaissance mais en toute securite... du coup on applique ces regles qui nous permettent de dire que depuis la creation du forum (2 ans dans qlqs semaines), nous ne deplorons aucun accident dans nos rangs. merci a tous !!

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